mercredi 24 juillet 2013

Neil Young, Rockhal (Luxembourg), 11/07/2013



20h. Le premier truc vraiment fou, c'est le monde qu'il y a. C'est blindé. Je crois pas avoir déjà vue la Rockhal aussi remplie. Y a surtout des vieux (enfin, des plus vieux que mes potes et moi), pas mal d'Allemands, quelques jeunes, plein de T-shirts trophées (Crosby Still Nash, Neil Young and Crazy Horse, j'ai même vu un Wilco), quelques gothiques ou presque. Passons sur le stand pizza et les bières à trois euros cinquante.

20h55, le concert commence. C'est un show, je comprends mieux le prix : l'infrastructure et le matos déployé sont dignes d'un concert de U2, mais en plus petit : deux écrans géants déguisés en écrans cathodiques de chaque côté de la scène, des faux amplis géants sur scène, des caméras partout avec un monteur qui envoie tout ça sur lesdits écrans, des lights impressionnants, et un petit spectacle sur scène alors que la bande son est A Day in The Life des Beatles. Les techniciens sont grimés en scientifiques, blouses blanches et barbes, et s'affairent à ouvrir les boîtes contenant les faux amplis (les fausses caisses d'ampli sont levées par des poulies en haut de la scène), un micro géant descend du ciel. C'est marrant, puis une fois que c'est fait et A Day in The Life finie, le drapeau luxembourgeois s'affiche au fond, et retentit l'hymne luxembourgeois (que je n'avais jamais entendu) tandis que tout le monde, y compris Neil et le Crazy Horse au complet, se mettent la main sur le coeur au garde-à-vous. C'est très drôle et j'aime beaucoup.

21h et des brouettes, le Crazy Horse attaque avec Love and Only Love, et je suis frappé par la scène qui ressemble tellement à celle du Weld.



Malgré son grand âge, Neil envoie le son à fond, tout comme ses comparses, et ils semblent ridicules au milieu de leurs énormes amplis, mais je trouve ça beau, autant de dévotion au rock et au gros bruit (mais le son est excellent et pas trop fort). Neil parle : "How are you doin ?".

22h, le groupe a fait quatre titres et approximativement 48 solos de guitares, la tristesse est palpable à chaque accord, on s'emmerde un peu, l'introduction joyeuse est oubliée. Le Loner et ses potes enchaînent deux accords plombés et lourds alors que la lumière se fait rare et que les ventilos de la scène projettent de plus en plus de trucs dans l'air. Neil martyrise ses guitares plus toutes jeunes (il n'en aura que trois et semblent très personnelles), joue avec les boutons de son ampli qui est caché derrière les faux et dans la salle on crève de chaud. Je suis content de ce morceau bruitiste au possible pour des types de cet âge, commence à applaudir quand un type assis par terre, un vieux très gros, me dit en luxembourgeois que c'est pas la peine d'applaudir 35 minutes de bruit. Je le regarde, il est en sueur et torse nu, son polo en travers des épaules. Sur scène, l'orage arrive - tout ce bruit singeait un orage - et soudainement, la pluie est projetée partout sur scène. L'effet est saisissant mais au moins un quart de la salle s'est vidée. On enchaîne sur un pur morceau de rock avant de laisser Neil seul à la guitare sèche et à l'harmonica.

Il chante Heart of Gold et tout le monde est content, mais la suivante Blowin in The Wind de Dylan ne m'émeut pas alors que j'adore ce titre. Puis c'est l'heure du piano bar, le Crazy horse revient pour faire les choeurs et la guitare sèche tandis que Neil fait son crooner au piano. Une fille très jeune, genre Suicide girl replète mais charmante, se balade sur scène et traîne son désenchantement avec sa housse de guitare toute blanche. Le morceau est superbe, Neil l'intimiste est arrivé, tout le monde est happé. C'est le meilleur moment du concert.

 

22h20, on recommence comme la première partie mais avec des morceaux plus courts, ça envoie sec, mais personne ne veut chanter "Fuck her" sur le long Fuckin Up. Le groupe s'en fout après trois minutes de tentatives et continue. Il conclut sur Hey Hey My My, ça assure, on en est au 117ème solo de guitare, tout le monde est fatigué. Neil reparle : "Thank you, bye".

23h10, les faux scientifiques reviennent pour refermer les amplis et faire en sorte qu'il y ait un rappel. Ils reviennent, Neil reparle et fout le cafard en disant que nous sommes tous des enfants, des parents, qu'on a des parents, qu'on doit faire attention en rentrant et qu'en gros ON VA TOUS MOURIR. Neil, sois sympa, c'est pas encore le week-end, merde. Deux titres en rappel dont le lumineux Everybody Knows This Is Nowhere que j'adore mais qui manque de patate. Il est 23h30, on a fait deux heures et demi de Neil Young qui a le syndrôme Dogville : bien mais trop long. Surtout que je mettrai 35 minutes pour sortir du parking tellement y a de monde et que personne ne laisse passer personne, c'est le chaos. Rentré très fatigué. Mais content quand même : j'ai vu Neil Young & The Crazy Horse.

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