Si j'avais des lettres, je citerai Oscar Wilde, je paraphraserai Rimbaud, afin d'étayer mes propos sur la jeunesse. Celle sortie de l'adolescence, surtout, toute folle, sa puissance incontrôlée, toute l'énergie qu'elle peut engendrer. J'en étais là quand ce Going Blank Again d'un autre quatuor anglais (Ride pour les citer une bonne fois) débarqua chez moi. Eux non plus n'avaient pas trouvé de canalisateur, tout jeunes et beaux qu'ils étaient, heureux, enthousiastes tels des enfants à la plage à s'amuser avec les meilleurs jouets du monde : guitares, amplis, pédales d'effets et toms-toms.
Comme toute fougue juvénile, Going Blank Again pourra générer de l'agacement, dû à un manque de profondeur, une musicalité peu recherchée, avec des voix de filles (mais en fait, ce sont des garçons romantiques) qui ne disent pas grand chose - c'est-à-dire ce qu'on veut bien entendre. Soit. Ce serait oublier deux titres pop directement inspiré des Beatles, les Fab Four incontournables, et huit autres où la grandiloquence véhémente des Who côtoie des sous-riffs de Sonic Youth. Plutôt que de se poser et de poser, une seule règle semble régenter ce disque : l'urgence. Vite, bientôt je saurai faire des solos, vite, je saurai même utiliser un clavier, vite, avant de me transformer en cliché du rock and roll forcément malhonnête.
Alors, musique basique, wah-wah et flanger à bloc, lalala aigus, batteur déchaîné, ça vole pas haut ? Si. Parce que loin de tout produit formaté. Parce que sans calcul, parce que brut malgré une production aux petits oignons. La jeunesse dans ce qu'elle a de meilleur : vivante. Vierge de tout doute, timidité, cruauté, ignorance, souffrance. Un lumineux hommage aux écrits de ces lettres que je ne possède pas.
Comme toute fougue juvénile, Going Blank Again pourra générer de l'agacement, dû à un manque de profondeur, une musicalité peu recherchée, avec des voix de filles (mais en fait, ce sont des garçons romantiques) qui ne disent pas grand chose - c'est-à-dire ce qu'on veut bien entendre. Soit. Ce serait oublier deux titres pop directement inspiré des Beatles, les Fab Four incontournables, et huit autres où la grandiloquence véhémente des Who côtoie des sous-riffs de Sonic Youth. Plutôt que de se poser et de poser, une seule règle semble régenter ce disque : l'urgence. Vite, bientôt je saurai faire des solos, vite, je saurai même utiliser un clavier, vite, avant de me transformer en cliché du rock and roll forcément malhonnête.
Alors, musique basique, wah-wah et flanger à bloc, lalala aigus, batteur déchaîné, ça vole pas haut ? Si. Parce que loin de tout produit formaté. Parce que sans calcul, parce que brut malgré une production aux petits oignons. La jeunesse dans ce qu'elle a de meilleur : vivante. Vierge de tout doute, timidité, cruauté, ignorance, souffrance. Un lumineux hommage aux écrits de ces lettres que je ne possède pas.