Lorsque je n'étais que collégien, notre professeur d'histoire eut l'idée géniale d'évaluer le programme sur l'histoire de l'art en nous projetant une diapositive de tableau. Un tableau qu'il fallait analyser (techniques utilisées, thèmes, style) avant d'en trouver finalement l'auteur. Bien sûr ce tableau nous était alors totalement inconnu, le bougre avait soigneusement évité de le soumettre à nos yeux plus trop innocents, déjà. Ne connaissant rien de ce groupe, excepté qu'il s'agit de leur premier album, je vous convie au même exercice.
En premier lieu, le titre et le nom se confondent, nous promettent repos, peut-être même de la médication. Serait-ce un groupe de médecins ? Mmh, je m'égare, voyons donc pourquoi ce disque devrait être remboursé par la sécurité sociale : ça commence par une petite introduction quasi instrumentale ténue, avec xylophone et accordéon, avant de se transformer en pop débridée. Puis le chant mime Radiohead (mince, ça va pas nous remonter le moral, ça), ou bien, tiens, on dirait soudainement du Beirut toute trompette dehors, ah et là du Divine Comedy, ici du Bright Eyes avec plein de choeurs, maintenant le violon de Yann Tiersen, et non, c'est pas possible, une reprise acoustique du Born Slippy de Underworld.
Et puis c'est quoi ces nombreux titres à rallonge ? Serait-ce un album anonyme de Sufjan Stevens ? Avec une mélancolie dominante, je ne me sens pas beaucoup plus en forme. Mais reposé, oui, c'est pas faux. Pas moins de seize morceaux ; un long repos. Un long voyage folk et country, dans l'air du temps, qui a bien étudié son 16 Horsepower autant que son Goran Bregovic.
Au bout du compte, l'exercice mène à du name dropping, quelle vacuité. Par contre je ne me suis pas ennuyé une seconde à l'écoute de cet album varié et vivant, celui d'un groupe de très bons élèves encore trop respectueux pour oser s'affirmer. Allez, montrez-vous, Get Well Soon. Sortez vos griffes la prochaine fois : j'en serai.