Toutes les boîtes de communication vous le diront : tout produit doit avoir une identité et une personnalité. Comme chacun de nous. Alors que Nirvana, Pixies et Noir Désir étaient nos groupes fétiches de jeunes rebelles, nous avons aussi adoré nous enticher d'un groupe de pop naïf, français, au nom ridicule : les petits lapins.
Des chansons de camp de vacances, en français, anglais ou italien, à chanter à tue-tête autour de trois accords. Ca tombait bien, on commençait à peine la guitare. Complètement opposés au bruit de nos punks chéris, The Little Rabbits profitaient de la vie et chantaient le bonheur des fêtes de campagnes où la bière coulait à flot, ambiance de fêtes foraines. A la campagne, il n'y a ni de bar branché ni de salle de concert.
Et puis, tout comme les Welcome To Julian avec lesquels ils ont dû partager quelques affiches, The Little Rabbits partent aux Etats-Unis, mais en Arizona, une autre campagne. Leur troisième album (Grand public) sonne soudainement très lo-fi, le chant se fait plus indistinct, parfois plus intime. Les formes restent presque les mêmes, mais l'enrobage est différent. Direction un son sale et torturé, plus de petits lapins, mais des petits coyotes.
Yeah !, leur quatrième album, est également un quatrième changement de cap. On remélange le français à l'anglais, mais cette fois ils lorgnent du côté psychédélique des années 60, des musiques de film d'espionnage kitsch, ils ont un DJ metteur en son qui habillent leurs titres de filles en robes de plastique, de cordes un peu disco, de funk molle, de theremin, de jingles radios. Ils reprennent un titre obscur de Gainsbourg (Roller Girl, exactemennt la même ligne de basse que le Devil's Haircut de Beck, enfin, le contraire), on les imagine en costume sur un plateau de télé en noir et blanc entourés de danseuses brindilles. Ou en Beastie Boys frenchies. Quel revirement.
On y trouve Jon Spencer Blues Explosion, Angie Bowie en choriste, Gainsbourg, du hip-hop, des titres hurlés dans un mégaphone, des synthés vintage. Et tout marche miraculeusement. Et presque sans m'étonner, j'ai rapidement ingéré qu'il s'agissait du même groupe qu'à ses débuts. Il faut dire qu'ils ont grandi avec moi, qu'ils m'ont toujours accompagné. Leur nom n'a plus rien de ridicule après quelques écoutes de leurs disques.
A chaque album, leur personnalité a évolué, mais pas leur identité. Il suffit d'écouter leur compilation Radio pour s'en rendre compte : des premiers titres en acoustique de Des faux puits rouges et gris côtoient les chansons parlées en français du très arty La grande musique sans former d'incohérence.
Des chansons de camp de vacances, en français, anglais ou italien, à chanter à tue-tête autour de trois accords. Ca tombait bien, on commençait à peine la guitare. Complètement opposés au bruit de nos punks chéris, The Little Rabbits profitaient de la vie et chantaient le bonheur des fêtes de campagnes où la bière coulait à flot, ambiance de fêtes foraines. A la campagne, il n'y a ni de bar branché ni de salle de concert.
Et puis, tout comme les Welcome To Julian avec lesquels ils ont dû partager quelques affiches, The Little Rabbits partent aux Etats-Unis, mais en Arizona, une autre campagne. Leur troisième album (Grand public) sonne soudainement très lo-fi, le chant se fait plus indistinct, parfois plus intime. Les formes restent presque les mêmes, mais l'enrobage est différent. Direction un son sale et torturé, plus de petits lapins, mais des petits coyotes.
Yeah !, leur quatrième album, est également un quatrième changement de cap. On remélange le français à l'anglais, mais cette fois ils lorgnent du côté psychédélique des années 60, des musiques de film d'espionnage kitsch, ils ont un DJ metteur en son qui habillent leurs titres de filles en robes de plastique, de cordes un peu disco, de funk molle, de theremin, de jingles radios. Ils reprennent un titre obscur de Gainsbourg (Roller Girl, exactemennt la même ligne de basse que le Devil's Haircut de Beck, enfin, le contraire), on les imagine en costume sur un plateau de télé en noir et blanc entourés de danseuses brindilles. Ou en Beastie Boys frenchies. Quel revirement.
On y trouve Jon Spencer Blues Explosion, Angie Bowie en choriste, Gainsbourg, du hip-hop, des titres hurlés dans un mégaphone, des synthés vintage. Et tout marche miraculeusement. Et presque sans m'étonner, j'ai rapidement ingéré qu'il s'agissait du même groupe qu'à ses débuts. Il faut dire qu'ils ont grandi avec moi, qu'ils m'ont toujours accompagné. Leur nom n'a plus rien de ridicule après quelques écoutes de leurs disques.
A chaque album, leur personnalité a évolué, mais pas leur identité. Il suffit d'écouter leur compilation Radio pour s'en rendre compte : des premiers titres en acoustique de Des faux puits rouges et gris côtoient les chansons parlées en français du très arty La grande musique sans former d'incohérence.