samedi 27 décembre 2008

Bibliothèque rose



Je ne sais pas si cela vous arrive, mais de temps en temps j'ai l'impression d'être poursuivi par un album. De par ma nature curieuse, je lis beaucoup de magazines consacrés à la musique et je consulte beaucoup de blogs et de webzines dédiés à cette passion. Et où que j'aille il est là. Je n'y fais pas attention tout de suite, son nom traîne dans un recoin de texte qui parle de quelqu'un d'autre, puis, en y regardant de plus près, j'aperçois une image familière ou un nom qui ne m'est pas totalement inconnu. Et chaque fois que je me retourne, il est là, il me regarde, il m'épie.

Cette année mon chasseur m'est venu de Suède, porté par une rumeur impressionnante. Depuis le mois de Janvier, les gazettes narraient l'aventure d'une jeune demoiselle qui, épaulée par Björn Yttling (un tiers de Peter, Björn and John), venait de sortir son premier album avec la ferme intention de devenir célèbre et de remplir les pistes de danse. Dans un premier temps le nom ne revenait que de loin en loin, ce qui fait que je ne l'ai retenu que tardivement. Vers le mois d'avril la rumeur s'est faite plus pressante, pour finir par l'inévitable coup de grâce, qui a eu lieu en deux temps au mois de Juin.

Sur le commentaire d'une vidéo d'un groupe (paradoxalement j'ai oublié qui c'était), une personne conseillait aux fans de trouver et de lire une interview accordée au New York Times sur les disques que les membres du groupe écoutaient durant leur temps libre. Le premier disque cité était celui de Lykke Li, Youth Novels. Dans la foulée j'entendais la chanson Dance, Dance, Dance, sur une web radio. Étonné par cette coïncidence je me suis procuré cet album qui m'avait fait de l'œil si longtemps.

Dès la première chanson on est saisi par la légèreté de la musique et par la voix quasiment diaphane de Lykke Li, chaque titre étant autant une invitation à la danse qu'une introspection de la part de l'artiste (Let it Fall parle du fait qu'elle adore pleurer, This trumpet in my head de son obsession pour un instrumental). A mi-chemin entre l'acoustique et l'électronique, rempli de bruitages faits maison et de nappes de claviers, l'album semble passer comme un songe, appuyé par une voix presque inaudible par moments, comme un murmure à l'oreille.

Depuis maintenant six mois que je me suis laissé prendre, je n'ai jamais regretté de m'être attardé un jour sur cet album que j'aurais pu ne jamais croiser. Si vous aussi vous voyez un album vous suivre, attendez-le.