Maceo. En voilà un qui, pendant longtemps, n'a enregistré que des disques live. Et, ô oui, à bon escient. Le funk propagé ici n'existe que pour être partagé. Chanté, dansé, au volume maximum, il n'aurait aucun sens si il était confiné dans un studio, sans communion avec un quelconque public. Il faut avoir vu Maceo en concert. En vrai chef d'orchestre, il ne donne pas le la, mais le rythme. Sur un seul geste de la main, tout le monde s'arrête, tout le monde reprend, tout le monde tape dans les mains, tout le monde fait un solo, et tout le public entre en transe. Et ce dès les premières secondes. Il reprend haut la main ce qu'était capable de faire son ancien patron, James Brown en personne.
Des concerts du Godfather, Maceo n'a gardé que la joie. Même si, sur Life On Planet Groove, on reprend Georgia On My Mind, l'émotion y est presque effacée pour n'en faire revivre que la musicalité, car Maceo et sa troupe sont avant tout des musiciens. Pas des chanteurs icôniques : des musiciens qui essaient de rendre leur pulsation publique. Ce qui sort de leurs tripes sont des notes frissonnantes, celles de la sueur, du rythme, pas celles du mystique ou du tire-larmes.
Impossible de rester en place en écoutant ça, impossible même de penser aux tracas, grands ou petits. Ici, aucun luxe, calme ou volupté, tout est égalité - à commencer par les personnes -, tout est danse, tout est fête. Ici, sur la planète Groove, rien d'autre n'est accepté. Remuez tout ce que vous avez.