vendredi 30 juillet 2010

Ecartelé par des chevaux

Voire même écartelé par les chevaux en furie des quatre cavaliers de l'Apocalypse. Parce que ça tabasse sévère, en Angleterre, sur ce Pulled Apart By Horses du groupe du même nom (Pulled Apart By Horses, vous l'aurez compris). Ce qui est à la fois bien et pénible, avec ce disque et donc ce groupe, c'est que je suis incapable de trouver à quel courant, genre, style, il appartient. Quelle étiquette lui coller. Et rien que pour ça, c'est remarquable. Pourtant, rien d'extravagant ici. Pas de psychédélisme ou d'instrument exotique, pas de longues plages torturées ou incompréhensibles, pas de titre qui mélange les influences reconnaissables, et pourtant, pas de sonorités inédites. On me souffle que cela ressemble à The Bronx, mais je ne connais pas. Donc, tout de suite, un exemple de Pulled Apart By Horses, à savoir un des titres que je préfère. Comme ça, vous savez tout de suite de quoi on parle.

Alors ? Vous voyez ça comment ? Comme un Enter Shakira (humour) qui aurait dégraissé sa partie neo-métal (ou nu metal, peu importe, c'est trop bête, le néo-métal, sauf les premiers Korn et les Deftones. Je vous reparlerai des Deftones, un jour.) ? Comme du punk de base ? Comme du hard rock qui aurait oublié ses solos ? Du hardcore qui ne sonnerait pas salement ? Du noise qui ne serait pas vain ou prétentieux ? Du pub-rock énervé ?

Personnellement, je n'en ai aucune idée. Et c'est bien, parce que les étiquettes, c'est pratique au lavage, mais ça gratte au portage. En s'affranchissant d'un mode d'emploi, Pulled Apart By Horses deviennent totalement libres. Y compris de faire une pochette illisible qui devient lisible dès lors que l'on sait de quoi il s'agit. Ils ont tout compris, eux : faire ce pour quoi on est bon sans essayer d'y réfléchir. Etre évident. Atteindre ce luxe n'est pas simple.

Ah, au fait, apparemment, Thom Yorke (le chanteur de Radiohead, pour les retardataires) a sorti un titre, ou un album, appelé Feeling Pulled Apart By Horses. Je tiens à préciser qu'il n'y a aucun rapport avec ce disque. D'ailleurs je ne sais pas de quoi il s'agit, puisque à mes yeux, Thom n'a de vraie valeur qu'avec ses amis. Et c'est tant mieux aussi.

J'ai arrêté le compte de mes "et c'est bien'', parce qu'il n'y a pas grand chose à ajouter. Ces Anglais peuvent plaire ou pas, mais j'y entends de belles choses, héritées ou non. Tout ce que je constate, c'est qu'il tourne souvent en ce moment. C'est donc forcément bien : j'ai une très haute opinion de mes oreilles écart(el)ées.

PS; mon ami Zok, que vous pouvez lire ici, me donne une très bonne définition de ce que sont nos PABH : "A l'écoute ça me donne l'impression que j'avais quand des mecs plus âgés que moi allaient en Angleterre quand j'étais ado voire moins, et qu'ils me faisaient écouter les vinyles rapportés. Une espèce de truc indéfinissable que t'avais jamais écouté avant, une sensation étrange, je sais pas expliquer. Je retrouve ça avec ce morceau."