samedi 4 avril 2009

A chaque minute désormais

J'adore danser. Ce qui est dommage, c'est que je ne sache pas. Mais grâce aux frères Dewaele, j'oublie la honte et la pudeur de faire trop mal aux yeux de mes semblables, et je danse seul, chez moi, avec ce Any Minute Now.

Premier album de Soulwax post-2 Many DJ's (leur terrain de jeu des dancefloors, passant à la moulinette Kylie Minogue et les Stooges dans des mix improbables), les frères Dewaele ont ici décidé de devenir de néo-New Order, en délivrant de la dance-rock, pleine de guitares dévastatrices sur des rythmes uniquement destinés à faire suer. Parfois à la limite de l'electro, saturée de distorsions et de machines torturées, la musique de Soulwax n'est pourtant jamais ennuyeuse ou bordélique. Car basée sur les mélodies. De vraies chansons drapées de bijoux flamboyants. Des boules à facettes intelligentes.

Et au mileu coule une ballade, interlude bienvenu : avec un piano et une voix, à peine soulignés de guitare tordue, il devient évident qu'on sait écrire, chez Soulwax. Avant de repartir vers le bar à cocktails. Comme si n'importait que la ferveur des corps, l'album pousse à se trémousser, à oublier le triste et beau - comme si ces deux adjectifs ne pouvaient exister qu'ensemble - et prouver que le tchak-poum-poum de base de la disco peut lui aussi posséder sa beauté, sa vérité : on conclut en affirmant que The Truth is So Boring.

Face à ces spots chauds et énergisants, remplis de watts et de "what", je perds toute contenance, je me fantasme en DJ qui passerait la quasi totalité de cet album devant un parterre de danseurs mouillés : que ce disque se démocratise, trouve la place qu'il mérite. Et enfin, de ne plus danser seul sur E Talking.


2 commentaires:

nel a dit…

Un très bon souvenir de concert Soulwax!! Encore plus mieux que sur galette peut-être. Un seul regret une pochette qui fait tellement mal aux yeux....

jyrille a dit…

T'as de la chance, je les ai jamais vus. Je ne me souviens vraiment pas d'une date dans mon coin. Mais j'imagine très bien que tu as raison. La bise, Nel !