On a tous nos petites manies, nos petits rituels. Ainsi, lorsque il m'arrive de haranguer la foule, toute ouïe et fascinée par ma voix profonde et mes yeux de velours, le promontoire sur lequel j'asticote et me trémousse se doit de mesurer au minimum 1,34 m, la température extérieure ne doit pas excéder 30 degrés Celsius et ne pas être inférieure à 18, je dois porter mon pancho vert aux rayures noires et ocres, et enfin, la sono en dolby 5.1 doit balancer le Conqueror de Jesu.
Et pas seulement parce que le dernier groupe de Justin Broadrick sert mon propos. Bien sûr, le groupe a un nom de prophète, bien sûr, la musique a tout de liturgique, bien sûr les paroles appellent la pureté, supplient l'âme - la plupart du temps en deux phrases répétées longuement - et célèbrent le repentir, le don, le remerciement. Il m'aide bien, quand je hurle de ne pas se perdre soi-même, quand je demande à notre mère la Terre de nous pardonner. Mais c'est égoïste. Si ce doit être ce disque, c'est surtout parce que malgré sa tristesse et les nappes de synthé interminables pleines d'échos, il redonne surtout ses lettres de noblesse à l'accord. La note. Avec minimalisme, Justin Broadrick joue plus des pédales d'effets que de la guitare, laissant celle-ci à son rôle premier : des suites d'accords simples, qui forment de superbes mélodies, des harmonies gracieuses, leur laissant tout le temps qu'il faut : huit titres en soixante-quinze minutes.
Malgré le mur sonore qui englobe ses chansons, reléguant la batterie en agglomérat de poufs bariolés (oui, c'est ça, comme l'immense Loveless de My Bloody Valentine), les ritournelles s'accrochent, la maison devient cathédrale, l'eau s'évapore, en voiture tout le monde. Même si j'ai envie d'être égoïste.
Et pas seulement parce que le dernier groupe de Justin Broadrick sert mon propos. Bien sûr, le groupe a un nom de prophète, bien sûr, la musique a tout de liturgique, bien sûr les paroles appellent la pureté, supplient l'âme - la plupart du temps en deux phrases répétées longuement - et célèbrent le repentir, le don, le remerciement. Il m'aide bien, quand je hurle de ne pas se perdre soi-même, quand je demande à notre mère la Terre de nous pardonner. Mais c'est égoïste. Si ce doit être ce disque, c'est surtout parce que malgré sa tristesse et les nappes de synthé interminables pleines d'échos, il redonne surtout ses lettres de noblesse à l'accord. La note. Avec minimalisme, Justin Broadrick joue plus des pédales d'effets que de la guitare, laissant celle-ci à son rôle premier : des suites d'accords simples, qui forment de superbes mélodies, des harmonies gracieuses, leur laissant tout le temps qu'il faut : huit titres en soixante-quinze minutes.
Malgré le mur sonore qui englobe ses chansons, reléguant la batterie en agglomérat de poufs bariolés (oui, c'est ça, comme l'immense Loveless de My Bloody Valentine), les ritournelles s'accrochent, la maison devient cathédrale, l'eau s'évapore, en voiture tout le monde. Même si j'ai envie d'être égoïste.
2 commentaires:
Disons-le tout de suite, ce Conqueror, je le trouve faible. Là. En-deçà du premier album de Jesu. Il est un peu moins noisy, plus aérien (façon de parler, hein, ce n'est ni une pipe, ni de la pop) mais ça marche pas. A part "Old Year" qui tue, le reste m'ennuie. On est loin d'un "Friends are evil" ou de "Your path to Divinity".
Mais bon, je trouve que la formule Jesu marche surtout en ep. Sur un album entier, ça s'essouffle (Justin, fais tes chansons plus courtes, dediou)
Yeah ! Rainbow is alive ! ALIVE !! T'as même pas relevé ma super référence en bleu, tout se perd. A part ça, bon, si tu veux, c'est vrai, c'est une question de goût, ce Jesu là est clair, le premier était obscur et il s'essouffle plus vite que Conqueror (selon moi). Par contre, je suis pas d'accord du tout pour dire que ça marche pas. Chez moi, il tourne nickel.
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