mercredi 23 juillet 2008

Au coin


Les vacances. Vous avez posé les bagages, rempli le frigo, organisé les chambres, préparé la bouffe, c’est l’heure de l’apéro près de la piscine. Pour pouvoir tranquillement discourir et raconter des conneries, On the Corner s’installe en bande-son festive. Lorsque soudainement, les percussions métalliques et la guitare funky de John McLaughlin donnent envie de se trémousser, entre verres et éclats de rire. Quelqu’un dit GPS. C’est quoi déjà ? La nuit tombe, personne ne s’en aperçoit, une énergie inconnue s’empare de toute la bande, à la fois moite et précise, tranchante et pourtant humide, chaude, moelleuse.

Une pause clope s’impose. Ca tombe bien, ces tablas qui déboulent en introduction de Black Satin. Mais bon, l’heure est à la fête, c’est reparti pour une mélopée endiablée, sortie d’un rite vaudou, la magie empeste, en moins de temps que l’idée ait germée, vous vous retrouvez à patauger en slip. Aucune importance, tout le monde en est là.
D’où provient cette insouciance terrible, qu’arrive-t-il à mes muscles ? Comment James Brown a-t-il perdu la voix, transformée en plainte cuivrée, étendue à l’infini, rebondissant sur un rythme faussement régulier ?

Le disque est fini depuis longtemps. Pourtant il résonne encore. Il encercle la table, il tape au creux du ventre, il a pris le pouvoir, il fait copuler le blanc, l’indien, l’africain, la rue, le club, la fumée, la viande, le cri, le métal. Sans aucun heurt.

Au retour, On the Corner re-tourne sur une platine quelconque. Révélation : Miles fait revenir l’été. Il l’a capturé.


1 commentaire:

Anonyme a dit…

Faudra que je le teste celui-là.